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mardi 2 février 2021

THERION - LEVIATHAN




Onze ans après Sitra Ahra, le projet de Christofer Johnsson revient enfin à un album "normal". En effet, on a eu droit après cet opus à un album tout à fait à part dans leur discographie, Les Fleurs du Mal, qui en dépit de son nom n'avait rien à voir avec Baudelaire, mais était juste une référence à la langue Française, puisqu'il s'agissait de reprises de classiques de notre bonne vieille variété nationale. 

Puis Beloved Antichrist, triple album ultra ambitieux, mais très très difficile d'accès, puisque s'agissant d'un opéra, censé être vu sur scène, avec la mise en scène et le contexte de l'histoire. Sur album, ce dernier est donc vraiment très long et n'a pas convaincu grand monde, à voir sur scène, ou au moins en vidéo pour comprendre le délire. 

On a également eu droit à Luciferian Light Orchestra, projet hors Therion de Christofer, petite parenthèse dans sa carrière, avec un autre line up, mais qui musicalement aurait pu sortir sous le nom Therion.

Ca fait donc plus d'une décennie d'expérimentations diverses, sans album conventionnel de la part du Suédois, tout du moins sous le nom Therion. Et ça fait du bien !! Sitra Ahra, qui se voulait la suite tardive du diptyque parfait Sirius B/Lemuria, n'était pas à la hauteur de son ambition, sonnant trop comme une compilation de chutes. Leviathan est donc enfin leur grand retour. Meilleur album depuis Gothic Kabbalah, il renoue avec le style Opera Metal abordé dès Theli et livre enfin un album inspiré, sans essayer de trop en faire.



Sur cet album, Christofer est accompagné du même line up qui l'accompagne depuis Sitra Ahra, Nalle Pahlson (basse), Thomas Vikström (chant tenor), Christian Vidal (lead guitar) et Lori Lewis au chant soprano. A ceux ci s'ajoutent des guests prestigieux comme Marko Hietala (Nightwish, Tarot, Delain), Taida Nazraic (The Loudest Silence), Chiara Malvestiti (Crysalys) le vétéran Mats Leven (Krux), déjà apparu chez Therion, notamment sur leur tube "Son of the Staves of Times". 

Musicalement, c'est sans doute leur album le plus varié depuis Gothic Kabbalah. Certains morceaux marient les voix féminines et masculines avec délice, "Tuonela" ou "Psalm of Retribution", certains privilégient d'avantage les orchestrations épiques comme "Nocturnal Light" et d'autres en revanche préfèrent mettre l'emphase sur des riffs qui tuent comme "Eye of Algol" ou "Marquis of Hell".

Après plus de 30 ans de carrière, Christofer Johnsson prouve que Therion peut toujours nous proposer un album simple, sans chercher l'originalité à tout prix ou une trop grande complexité, quelque chose qui peut plaire au plus grand nombre de fans, sans sombrer dans la redite. Le line up actuel, d'une stabilité à toute épreuve comparé à l'histoire du groupe, entouré de nombreux guests nous offre un CD efficace, épique, ambitieux et pas trop long, qu'on pourra facilement réécouter de multiples fois. J'avais clairement lâché Therion depuis 10 ans, ils ont ressuscité à mes yeux ! Dans mon top 5 des Suédois !


4,5/5