Pages

vendredi 22 avril 2022

GHOST - IMPERA


Aaaah Ghost !! Le groupe actuel le plus polarisant de la scène metal. L'évocation de son nom suffit à lancer des débats interminables plus houleux que "Pain au chocolat vs Chocolatine". "Gna gna gna Ghost c'est pas du metal d'abord". Alors je vais être clair, oui en effet, c'est pas du metal. C'est du rock. Et alors ? Leurs thèmes, leur imagerie, leur noirceur (enfin sur certains titres), le lore qu'ils ont créé, tout ça est hyper metal. Alors qu'importe si la musique est plus rock, voire pop selon les morceaux ? 


Ceux qui n'ont pas adhéré à leurs précédentes offrandes, vous ne changerez pas d'avis ici. Tout le côté grandiloquent déjà présents sur les 4 précédents opus est ici décuplé. L'histoire autour du personnage du pape maléfique créé par Tobias Forge, qui change d'incarnation à chaque album est toujours là elle aussi. Le chant n'a pas changé et la musique n'est pas soudainement devenu black metal. Ghost est un mix entre Abba et Black Sabbath. Black sABBAth ?


Des riffs aériens évoquant la brit pop, des choeurs poppisants, des passages plus heavy rappelant effectivement le heavy metal (l'influence de King Diamond n'est jamais loin)... On peut aussi considérer que Ghost est la version mainstream de Cradle of Filth, pour son côté théâtral. Impera enchaîne donc les sonorités occultes, mélangées à des mélodies joyeuses. Ceux qui considèrent ça comme de la musique commerciale, rendez-vous bien compte que c'est 100 fois plus subversif de diffuser des paroles sataniques sur une musique joyeuse et accessible, que de brailler un truc incompréhensible en Norvégien sur une rythmique sale qui fera fuir 99% des auditeurs et ne ralliera que les déjà convertis. 


L'album offre donc son lot de tubes comme "Kaisorion", le très typé 80's "Spillways", ou encore la chanson d'Halloween Kills "Hunter's Moon". Le moment le plus émotionnel d'Impera reste probablement "Twenties" avec ses orchestrations grandiloquentes et ses chœurs d'enfants super creepy.


Tout juste critiquerais-je la fin de l'album, trop de ballades d'affilée qui atténuent l'impact de l'album, peut être fallait il mieux les répartir ? A ce soucis près, Impera est dans la droite lignée de Meliora et Préquelle. Un superbe album de pop rock maléfique aux influences metal 80's. Un groupe qui, plus encore que sur album, prend tout son sens sur scène. Hâte donc de les re revoir à Clisson !

4,5/5

SCORPIONS - ROCK BELIEVER


Alors que passé une certaine longévité, la plupart des groupes encore actifs sombrent dans la médiocrité ou au moins une certaine ringardisation, Scorpions, envers et contre tous continue encore à nous rassasier de tubes hard mélodiques à l'ancienne, avec (quasiment) la même vivacité. 50 ans après leur premier opus "Lonesome Crow", les Teutons sont donc toujours là. Et aussi aberrant que ça puisse sembler, Klaus chante toujours super bien. Le mec a 74 ans et en sonne 30 de moins sans problème. Un jour, quelqu'un finira par nous révéler par quels rituels horribles un tel miracle est possible.


Ce 19ème opus sort pas moins de 7 ans après le précédent "Return To Forever", un délai particulièrement long, leur record d'ailleurs, mais qui s'explique en grande partie par le Covid. Ca, plus les tournées à rallonge et les best of d'entre deux. Après 2 décennies à explorer divers styles musicaux (heavy metal sur "Crazy World", "Face The Heat" et "Unbreakable", pop rock sur "Pure Instinct" et "Eye II Eye", neo metal sur "Humanity Hour 1", symphonique sur "Moment of Glory", acoustique sur "Acoustica"), depuis 2011 et leur excellent "Sting in the Tail", Scorpions a décidé de nous refaire leur style classique, c'est à dire celui entre "Lovedrive" et "Savage Amusement"


Donc vous l'aurez compris, "Rock Believer"  sonne très années 80. Et la voix de Klaus est presque la même. Tout juste s'il monte un peu moins dans les aigus. Les tubes hard mélodiques s'enchaînent donc, avec Peacemaker et son excellent clip inspiré de Blade Runner (d'ailleurs James Gunn, comment as tu pu passer à côté de cette chanson pour la B.O. de la série Peacemaker ?? Faut la mettre dans la saison 2 là, l'occasion est trop parfaite), Seventh Sun qui rappelle l'ère "Animal Magnetism", Gas In The Tanks le titre d'ouverture décoiffant... Et bien sûr, l'inévitable ballade pour conclure When You Know (Where You Come From). 


Et surtout, ne vous faites pas avoir, l'album est sorti dans une édition collector avec 4 titres supplémentaires, plus une version acoustique de la ballade. Et la version Japonaise de ce collector contient encore un titre en plus. Il serait triste de passer à côté de ces chansons juste pour quelques euros.


Notons également la présence de Mikkey Dee (ex - Motörhead) à la batterie, en remplacement de James Kottak, qui donne un petit côté survitaminé, compensant la (légère) baisse de rythme due à l'âge des membres. Après ça reste du Scorpions, ne vous attendez pas à ce que ça speede comme dans le groupe de Lemmy ! On remarquera également le titre atypique "Shining of your soul" et son passage reggae, très psychédélique, rappelant la première période du groupe, avant leur virage hard rock. Une petite bizarrerie qui fini de donner à l'album sa couleur particulière.


Là où les vieux groupes finissent par se perdre, Scorpions est toujours là, prêt à en découdre. Les renouvellements de line ups permettent aux compositions de ne pas s'affaiblir. Les membres n'hésitant pas d'ailleurs à avoir recours à des collaborateurs extérieurs. Mais toujours dans l'optique de sonner Scorpions. On a donc un album aux sonorités 80's, avec une prod moderne et des références aux 70's. Les soli et riffs assurent toujours, la batterie est boostée et le chant de Klaus malgré son grand âge est toujours supérieur à 80% des vocalistes du genre. Rock Believer que l'on attendait plus vraiment, sans être l'album de l'année reste un petit miracle ! A écouter.


4,5/5