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samedi 13 juin 2020

Turmion Katilot - Global Warming

Mais c'est quoi ce truc ?? Telle fut ma réaction en visionnant le clip totalement WTF de Naitu. Je n'avais jamais entendu parler de ce groupe et le clip annonce direct la couleur. Un mélange de death et de techno en finnois. Dans le clip des gens avec des masques d'animaux font une orgie SM et l'un des membres du groupe est projeté dans l'arrière train d'une grosse dame, tel un certain épisode de South Park avec Monsieur Esclave et un hamster. Et bien musicalement, on ressent tout à fait cette impression de nawak tout au long de cet album.

Il s'agit donc du 10ème album, depuis 2003 du groupe finlandais, alliant metal et sonorités dancefloor. Les thèmes abordés, d'après Google Trad (désolé, je ne comprend pas très bien le finnois !) sont donc le sexe, Satan, la politique et la folie en général. Ce qui est particulièrement bien retranscrit par le clip sus mentionné. 

Musicalement, cet opus se divise en trois catégories de chansons. Des chansons purement metal indus que ne renieraient pas les fans de Rammstein. D'autres beaucoup plus orientés electro, avec les riffs en retrait dans le style du "Disco Love" de Semargl (groupe allant du Black Metal jusqu'à l'Euro Dance). Et une troisième catégorie plus festifs. 

Si le single "Naitu" est un titre très indus, d'autres comme "Sylkekää sihen"  mélangent les sonorités slaves au disco. " Kuoleman juuret" est le genre bien entêtant et un candidat idéal pour nous faire chanter en yaourt à tue tête des paroles qu'on ne comprend pas, tel un otaku tentant de répéter ce qu'il entend de l'opening de son anime préféré.

Par rapport à ce que j'ai pu entendre des précédents albums, il y a 0 évolution. Le style est rigoureusement identique, ils ont une formule qu'ils n'entendent pas lâcher et à l'instar d'un Korpiklaani se contentant de prendre un nom d'alcool différent à chaque album, il est fort possible que les fans des débuts de Turmion Katilot aient lâché l'affaire. Néanmoins, pour ceux qui comme moi découvriraient le combo avec cet opus (merci Nuclear Blast de nous faire découvrir ces barjots d'ailleurs !), il y a largement de quoi faire ! L'album, comme je le disais est divisé en 3 types de chansons, ce qui fait que la petite dizaine de titres passe comme une lettre à la poste sans lasser. 

Néanmoins et pour être objectif, le jeu des musiciens est archi basique. Aucune variation particulière. Batterie, clavier et guitares sont très monolithiques. Aucun n'est un virtuose de son instrument, les morceaux se distinguent grace aux mélanges de leurs influences plus que par la richesse toute relative de leur technique. Le chant est correct pour le style, on n'en demande pas plus. Du coup, je me demande sincèrement s'il est possible d'aimer tous leurs albums sans éprouver de lassitude au bout d'un moment.

Un album fun et déjanté, qui fera à la fois pogoter et jumper. Néanmoins, c'est archi basique et répétitif. Dix albums comme ça sans évolution, ça fait beaucoup. Ne connaissant pas encore bien leur discographie et m'étant contenté des singles pour les précédents opus, j'ai kiffé l'album. Mais le fan des débuts est il toujours présent depuis le temps ou a t'il lâché l'affaire ? En tout cas, si vous ne connaissez pas et que vous aimez les groupes sans prise de tête, ne cherchant pas la technicité, mais l'efficacité et que vous êtes ouverts au mélange disco pagan, jetez-y une oreille et matez quelques clips ! Un groupe assurément très funs bien qu'au registre très limité.

3,5/5 (en tant que novice du groupe)


jeudi 11 juin 2020

Vader - Solitude In Madness

Quatre ans après leur surprenant dernier opus "The Empire", les polonais de Vader reviennent en force avec un nouvel album qui va lui faire la démarche inverse de ce précédent méfait. L'opus de 2016 renouvelait considérablement la musique du combo en alliant le heavy et le thrash à leur habituel death, pour un metal plus varié, mais toujours teinté de leur noirceur habituelle. Comment se renouveler après ça, sans pour autant mixer des styles incompatibles au leur ? La réponse est via un retour aux sources ! 

Pour la première fois depuis 2006 avec "Impressions In Blood", Vader change de studio et enregistre en Angleterre, à l'instar de leur tout premier opus il y a presque 30 ans. Ce douxième album sonne donc comme une réminiscence du vieux Vader, mais avec l'expérience de l'actuel. Le thème reste toujours globalement axé sur l'influence des médias et d'internet, ainsi que de la folie des réseaux sociaux. En ce sens, "Solitude In Madness" est en quelque sorte "The Empire 2" ou "The Empire Strikes Back" pour rester dans la référence à Star Wars, si chère au polonais.

Le line up actuel étant stable depuis 2011, l'infatiguable Piotr Wiwczarek a choisi donc de collaborer au Grindstone Studio, sur la recommandation de leur batteur qui a déjà travaillé avec eux sur un précédent projet. Scott Atkins, un des ingés sons de "Cradle of Filth" sera donc le principal chef d'orchestre de cet opus. Le changement radical d'influences, allié à cette volonté de réminiscence explique en grande parti l'orientation différente de ce douxième album. Lorsqu'on a encore l'envie de continuer à innover mais qu'on est à cours d'idée, le mieux étant tout simplement de changer de collaborateurs. Et la prise de risque s'avère donc payante !

L'album a une durée de vynil et n'atteint pas la demi-heure. Les titres n'excèdent jamais 4 minutes. Pas de fioriture, Vader ne fera pas dans la dentelle ! On a un album brute, direct et efficace. La production est impeccable en dépit de la vitesse du jeu des différents instruments. Le traitement de la voix de Piotr a également été très travaillé. On ressent une multitude de variations au niveau des émotions, des intonations et de la prononciation, chose assez rare pour être soulignée dans le death. 

L'album privilégie l'agressivité comme sur la piste "Shock & Awe" mais se laisse aller à des instants plus mélodiques comme sur "Into Oblivion". On notera des passages plus groovy sur "Incineration of the Gods" et "Final Declaration". En dépit de ce déferlement de sauvagerie, la musique de Vader n'est jamais confuse, on distingue moult détails, particulièrement lors de l'écoute au casque qui rendent les multiples réécoutes toujours plus fascinantes. On redécouvre chaque fois de nouveaux sons qui changent l'expérience de la première écoute.

En conclusion, un album qui renouvelle le son de Vader en faisant du neuf avec du vieux. Les nouveaux membres revisitent le vieux Vader d'avant eux, avec un nouveau studio et de nouveau technicien. Le résultat donne un mix entre l'avant et l'après, le tout soutenu par une production soignée et riche de détails et un songwriting audacieux qui change des âneries typiques du genre. Un album qui ne livre pas ses secrets au premier abord et mérite une certaine attention.

4/5


mardi 9 juin 2020

Burning Witches - Dance With The Devil

J'ai l'impression d'avoir à peine fini de chroniquer leur second album "Hexenhammer" que déjà je dois livrer la chronique de leur troisième opus "Dance With The Devil". Les Manowarettes Suisses de Burning Witches sont en effet déjà de retour et ma petite référence au combo de Joey DeMaio est ici encore plus explicite vu qu'elles reprennent carrément "Battle Hymn", en collaboration avec un ancien Manowarrior : Ross The Boss.

Le gros changement de line up opéré après leur deuxième album ne change rien à la formule. L'album est un heavy metal classique, très 80's, avec un gros côté pop, rappelant par là un Battle Beast en moins sympho. La nouvelle chanteuse, Laura Guldemond remplace Sereina Teilli au chant, après le split du groupe néerlandais Shadowrise. Sa voix rappelle grandement Rob Halford. En celà les influences Iron Maiden et Judas Priest sont toujours omniprésentes, on n'est pas dépaysés. On comprend ainsi comment les filles ont pu revenir aussi vite tout en ayant changé de line up. L'autre petite nouvelle est Sonia Nusselder (ex Jackal) qui remplace Alea Wyss à la gratte.

Il n'y a pas grand chose à dire de ce troisième opus que je n'ai pas déjà dit lors du précédent. En dépit des 2 nouvelles, les compositions restent similaires. Si vous avez aimé leurs 2 premiers albums, il y a de fortes chances que vous appréciez également celui ci, sinon changez de groupe ! Burning Witches livre un album de heavy pop ultra calibré, sans prise de risque, faits pour les fans du style, sans ambition de révolutionner quoi que ce soit. Tous les ingrédients du genre sont réunis. Choeurs épiques sur "Wings of steel", power ballade avec "Black Magic" et soli traditionnels à la Maiden/Priest /Insérez un groupe de heavy classique sur la plupart des morceaux. L'hommage est rendu encore plus évident sur la reprise de Manowar dont je parlais plus haut qui en plus d'avoir en guest prestigieux Ross The Boss voit également Michael Lepond, bassiste de Symphony X ! Le respect trop appuyé des conventions se retrouve jusque dans les titres des chansons, tous déjà utilisés ou très ressemblants avec des classiques du genre. "Dance with the devil", "Wings of Steel", y'avait rien de moins original les filles ??

Il est clair que le combo féminin est adoubé par les cadors du Heavy. Mais cela en fait il pour autant un groupe incontournable ? Les groupes de heavy, y compris féminins pullulent, jusqu'au Japon (Lovebites par exemple), et Burning Witches n'est qu'un parmi d'autres. C'est bien fait, c'est efficace, mais elles n'ont pas de style propre et jouent avec propreté le style de leurs aînés, tel un cover band qui déciderait de créer de nouveaux morceaux. En continuant sur cette lancée, Burning Witches, tout adoubées qu'elles soient, ne restera qu'un sympathique groupe de première partie. Néanmoins, le potentiel est vraiment là, si les filles se décident à se lâcher, à être plus irrespectueuses des conventions et à tenter quelque chose, on pourra avoir droit dans l'avenir à des albums plus personnels.

Burning Witches en dépit de leur gros changement de line up est une formule éculée qui peut plaire aux fans de heavy traditionnel, quoi qu'avec une orientation très pop, mais qui ne révolutionne rien et n'attirera pas grand monde dans son giron. L'absence totale d'ambition et une totale dévotion aux cadors du style donne un album agréable mais un peu lisse et trop convenu. Néanmoins la passion et l'authenticité est là, Burning Witches a en elles le potentiel de devenir plus que le simple groupe hommage actuel. Affaire à suivre !

3/5