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mardi 28 février 2023

 DELAIN - DARK WATERS


Déjà 17 ans que j'ai découvert Delain. Pffiou, que le temps passe vite. J'avais écouté ça à l'origine comme un simple side project de Martijn Westerholt, ancien claviériste de Within Temptation, sans réaliser à quel point ce premier album "Lucidity" allait me marquer. A l'époque en pleine découverte du genre "sympho metal", il ne s'agissait que d'un disque de plus parmi plein d'autres que j'ai oublié (qui se souvient de groupes comme Elexorien ?) ou encore d'un projet one shot, comme Luca Turilli's Dreamquest. Quelle erreur !


Originellement prévu comme non pas un groupe, mais un concept album à guests façon Ayreon, le premier album de Delain était un hybride contenant une moitié de chansons avec des musiciens de sessions et des guests, et une autre moitié avec un line up stable et surtout la craquante Charlotte Wessels au chant. Le style très dark fantasy de cet opus m'avait énormément plu et se prolongea encore sur le volet suivant "April Rain", quoi que la voie très pop de Charlotte inspira fortement l'orientation de plus en plus mainstream du groupe, un peu à la manière de Nightwish période Anette Olzon. Le 2ème album restait encore à mon goût, avec certains morceaux cultes, mais au fur et à mesure des opus, je ne retrouvais plus ce qui faisait la raison pour laquelle j'avais craqué pour Delain à la base.


Et il y a 2 ans, contre toute attente, Martijn annonçait le split du groupe, pour revenir au projet initial, c'est à dire non plus un line up cohérent, mais le projet d'un seul homme avec plein de musiciens guests. Ce projet m'avait au premier abord un peu énervé, avant de relativiser. Après tout, puisque j'avais délaissé le groupe, qu'est ce que ça pouvait bien me faire ? Quelle ne fut pas ma surprise, en découvrant avec ce nouvel opus "Dark Waters" (une référence à Hideo Nakata ??) qu'il avait finalement changé d'avis, pour reformer un nouveau groupe. Encore plus surpris de découvrir à l'écoute du premier single, qu'il avait en quelque sorte fait, comme ils disent dans Scream 5, un requel ! En quelque sorte une suite musicale directe de Lucidity, qui zappe l'orientation prise par les albums suivants. Encore plus fou, malgré le changement de vocaliste, je m'y retrouve totalement. Sans être identique, la voix de Diana Leah est assez similaire à celle de Charlotte à ses débuts. Loin des envolées lyriques de Tarja, elle rappelle plus la douceur des meilleurs groupes pop rock.


"The Quest & The Curse" et "Beneath", les 2 premiers singles issus de ce nouveau classique de Delain m'ont rassuré comme rarement. Après les déceptions que constituent à mes oreilles les derniers opus de Nightwish et Within Temptation, les cadors du genre, ils sonnent comme un nouvel espoir. Une renaissance est possible. On y retrouve l'ambiance façon l'Histoire Sans Fin avec ses nappes de synthé. La touche pop joyeuse, les riffs accrocheurs... Et même un guest de Marco Hietala, un habitué des collaborations avec Delain. Bref, le seul reproche que je pourrais faire à "Dark Waters" serait d'être trop prévisible. Mais étant donné le changement radical de line up, je ne lui jette pas la pierre, un retour aux sources semblait la meilleure option, quitte à nous faire un Star Wars 7.


Un 7ème album de Delain qui sonne comme un Delain 2.0, la version alternative de ce que le groupe aurait pu sortir s'il n'avait pas choisi d'axer d'avantage sa musique sur le côté pop, leur donnant un air de Beyond The Black. Un retour aux sources aussi stupéfiant qu'inattendu, qui malgré un côté déjà entendu saura ravir ceux qui préféraient le style des premiers albums. Les autres en revanche, il existe un tas d'autres groupes qui vous satisferont d'avantage.


4,5/5