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mardi 20 avril 2021

Evanescence - The Bitter Truth



Dix ans après leur dernier album, l'éponyme Evanescence, le combo gothic metal Américain revient enfin ! C'est dingue de se dire que leur pause a été plus longue que toute leur carrière professionnelle d'avant ! Mais bref, les revoilà enfin. Le précédent album, accouché dans la douleur et à contrecœur devait non seulement faire face à des changements radicaux de line up, mais également à une maison de disque qui voulait imposer à Amy son style musical, comme si on parlait d'une chanteuse pop.


Cette longue pause, encore rallongée par la maternité, a permis à Amy d'extérioriser sa frustration en explorant d'autres horizons musicaux via ses divers projets solo. Qu'il s'agisse d'albums solo, d'E.P., de collaborations ou de B.O., la petite brune n'a pas chômé durant la dernière décennie. Etant le seul membre permanent d'Evanescence, on peut donc considérer qu'il s'agit également d'un projet solo et qu'elle a donc décidé de ne sortir sous ce nom que ses chansons typées rock alternatif et nu metal gothique. Exception faite de Synthesis, un album de réorchestrations symphoniques des tubes du groupe. 


Si d'ordinaire j'aurais tendance à défendre un artiste contre sa maison de disque qui veut lui imposer son orientation, plutôt que de le laisser exprimer sa créativité, je dois reconnaître ici que je leur sais gré d'avoir poussé Amy à exprimer ses idées dans d'autres projets qu'Evanescence, tant ses chansons en solo ne m'ont pas du tout intéressé. Le soucis c'est qu'à force d'espacer autant les sorties, plus grand monde ne suit le groupe hormis les nostalgiques des débuts. Evanescence a depuis longtemps été dépassé en notoriété et en qualité par de nombreux groupes à chanteuses des sphères symphoniques et gothiques... 



Mais reste un argument majeur... SA VOIX ! Amy, bien que très souvent copiée (Carly Smithson, Violet Orlandi...) n'est jamais égalée. Elle possède ce grain particulier, cette profondeur, qui la rendent unique. Telle Sharon Den Adel au sein de Within Temptation, elle fait parti de ces vocalistes qui font l'âme du groupe. Remplacez là, le groupe est mort. Gardez là, tous les autres membres peuvent partir. A partir du moment où on a une musique qui sonne comme Evanescence, peu importe les zikos, posez la voix d'Amy dessus... Et ça marche ! Bien évidemment, le fait que sans jouer tous les instruments, elle  donne des lignes directrices, étant elle même pianiste. La musique est une véritable extension de ses compositions, un prolongement de sa voix. 


The Bitter Truth, teasé pendant un an, retardé à cause de la pandémie est donc du pur Evanescence. Oui, il y a mieux dans le style. Oui, il y a plus original, plus varié et mieux joué. Mais non, aucun autre groupe ne procure l'émotion qu'on retrouve chez eux. L'album est un réservoir à tubes, "Better Without You", "Wasted On You", "The Game Is Over", "Yeah Right"... Et bien sûr le déjà culte "Use My Voice" avec des guests de Lzzy Hale (Halestorm), Taylor Momsen (The Pretty Reckless), Sharon Den Adel déjà citée plus haut et la violoniste Lindsey Stirling. 


The Bitter Truth n'est clairement pas l'album de la décennie, mais après une si longue attente, le succès est au rendez vous. L'album est tel qu'on l'espérait, il reste en tête. Il n'y a peut être pas d'innovation, mais pourquoi changer une formule qui marche ? Ceux qui veulent entendre Amy chanter autre chose, peuvent se pencher sur ses autres projets. Pour les fans des débuts qui n'ont pas abandonné le groupe en 10 ans, c'est un retour nostalgique et émouvant qui fait du bien aux oreilles et au cœur !



4/5