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jeudi 11 juin 2020

Vader - Solitude In Madness

Quatre ans après leur surprenant dernier opus "The Empire", les polonais de Vader reviennent en force avec un nouvel album qui va lui faire la démarche inverse de ce précédent méfait. L'opus de 2016 renouvelait considérablement la musique du combo en alliant le heavy et le thrash à leur habituel death, pour un metal plus varié, mais toujours teinté de leur noirceur habituelle. Comment se renouveler après ça, sans pour autant mixer des styles incompatibles au leur ? La réponse est via un retour aux sources ! 

Pour la première fois depuis 2006 avec "Impressions In Blood", Vader change de studio et enregistre en Angleterre, à l'instar de leur tout premier opus il y a presque 30 ans. Ce douxième album sonne donc comme une réminiscence du vieux Vader, mais avec l'expérience de l'actuel. Le thème reste toujours globalement axé sur l'influence des médias et d'internet, ainsi que de la folie des réseaux sociaux. En ce sens, "Solitude In Madness" est en quelque sorte "The Empire 2" ou "The Empire Strikes Back" pour rester dans la référence à Star Wars, si chère au polonais.

Le line up actuel étant stable depuis 2011, l'infatiguable Piotr Wiwczarek a choisi donc de collaborer au Grindstone Studio, sur la recommandation de leur batteur qui a déjà travaillé avec eux sur un précédent projet. Scott Atkins, un des ingés sons de "Cradle of Filth" sera donc le principal chef d'orchestre de cet opus. Le changement radical d'influences, allié à cette volonté de réminiscence explique en grande parti l'orientation différente de ce douxième album. Lorsqu'on a encore l'envie de continuer à innover mais qu'on est à cours d'idée, le mieux étant tout simplement de changer de collaborateurs. Et la prise de risque s'avère donc payante !

L'album a une durée de vynil et n'atteint pas la demi-heure. Les titres n'excèdent jamais 4 minutes. Pas de fioriture, Vader ne fera pas dans la dentelle ! On a un album brute, direct et efficace. La production est impeccable en dépit de la vitesse du jeu des différents instruments. Le traitement de la voix de Piotr a également été très travaillé. On ressent une multitude de variations au niveau des émotions, des intonations et de la prononciation, chose assez rare pour être soulignée dans le death. 

L'album privilégie l'agressivité comme sur la piste "Shock & Awe" mais se laisse aller à des instants plus mélodiques comme sur "Into Oblivion". On notera des passages plus groovy sur "Incineration of the Gods" et "Final Declaration". En dépit de ce déferlement de sauvagerie, la musique de Vader n'est jamais confuse, on distingue moult détails, particulièrement lors de l'écoute au casque qui rendent les multiples réécoutes toujours plus fascinantes. On redécouvre chaque fois de nouveaux sons qui changent l'expérience de la première écoute.

En conclusion, un album qui renouvelle le son de Vader en faisant du neuf avec du vieux. Les nouveaux membres revisitent le vieux Vader d'avant eux, avec un nouveau studio et de nouveau technicien. Le résultat donne un mix entre l'avant et l'après, le tout soutenu par une production soignée et riche de détails et un songwriting audacieux qui change des âneries typiques du genre. Un album qui ne livre pas ses secrets au premier abord et mérite une certaine attention.

4/5


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