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mardi 13 octobre 2020

Amaranthe - Manifest


Une décennie après leur création et six albums plus tard, Amaranthe est passé de petit outsider, de groupe qu'on pensait éphémère à un incontournable sur qui il faut compter. Pour preuve cet album qui à peine sorti a déjà 5 singles à son compteur depuis le début de l'année. Ils ont même réussi à ramener Angela Gossow (ex Arch Enemy) pour un duo, des années après qu'elle se soit retiré de la musique !

Inutile de chercher une quelconque évolution donc, Amaranthe a une formule qui fonctionne (enfin pas pour tout le monde, c'est quand même un style particulier) et l'applique à la lettre, peu importe le line up. Des riffs metalcore, une composition pop rock (riffs simples, structures couplet/refrain/couplet/refrain/bridge/solo/refrain, durée excédant rarement 3 minutes), de l'euro dance, du growl, du chant heavy et du chant pop.

Dès les premières secondes, les notes de synthés 90's nous rappellent chez qui on est et le groupe ne cherche plus à convaincre qui que ce soit, mais à se faire plaisir. On a majoritairement une alternance de titres rapides et dancefloor ("Viral, Archangel") avec des titres plus mid tempo et épiques ("Strong", avec Noora de Battle Beast) et l'inévitable power ballade Crystalline, que la belle Elise dédie à son eau minérale préférée (on me souffle à l'oreille qu'en fait rien à voir, elle parle de sa grand mère). Elise qui est désormais une super star (la ?) du pop metal, et qu'on retrouve absolument partout en featuring, à l'instar de Simone Simons et Alissa White Gluz. On a ainsi pu l'entendre récemment chez Kamelot (le groupe de power metal, pas la série d'Astier, faut suivre), Avalon ou encore Beyond The Black, pour ne citer que les plus connus !


Depuis "Helix", Amaranthe  assume totalement son statut de groupe hyper accessible et bien qu'il soit parfois rangé à tort dans la même catégorie que Within Temptation et compagnie de par son aspect "metal mélodique avec une chanteuse", il est plus à ranger aux côtés d'un Sonic Syndicate. En fait par moments, on dirait même une version occidentale de Babymetal dans ses mélanges de styles. 

La production assurée par Nuclear Blast est donc parfaite, mais on reprochera le manque d'originalité des compos assez interchangeables. Amaranthe ne cherche rien d'autre qu'à distraire et faire passer un bon moment, au même titre qu'on bon gros Marvel des familles, pas à révolutionner l'industrie. Et dans un monde morose sous Covid, parfois ça fait du bien. 

A condition d'apprécier le genre et de savoir pourquoi on écoute ce disque, éManifesté fera passer une écoute agréable mais éphémère à son auditeur. On peut évidemment se contenter des clips, Amaranthe ayant toujours accordé une importance toute particulière à l'aspect visuel et sexy pour vendre sa musique, Elise étant véritablement l'argument de vente du groupe. Soyons honnête, personne n'écoute ce groupe pour son jeu de batterie. Mais tel un groupe de K-Pop, ils ont compris que dans l'industrie actuelle, pour se démarquer, la musique seule ne suffisait pas. Heureusement, derrière cette superficialité apparente, l'efficacité est de mise et la déception n'est pas au rendez vous. Un album d'Amaranthe qui ressemble exactement à ce qu'on attend d'un album d'Amaranthe !

4/5

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