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vendredi 26 août 2022

AMON AMARTH - THE GREAT HEATHEN ARMY


Aaaah Amon Amarth ! Depuis près de 30 ans, le combo Suédois nous fait vibrer aux sons d'hymnes vikings qui donnent envie d'aller brûler ses voisins pour la gloire d'Odin. 3 décennies de headbanging qui semblent hélas les avoir bien fatigué. Jusqu'à Twilight of The Thunder God, il n'y avait aucun soucis. Leur formule à base de paroles guerrières, mélangeant (vaguement) l'Histoire et la mythologie, parfois de manière métaphorique, pour parler en réalité du présent était ultra rodée. Et puis vint la mode des Vikings. Et là, c'est le drame.


Comme sûr de son succès éternel au vu du regain d'intérêt pour les grands blonds nordiques avec la série HBO, ou encore le Thor de Marvel, Amon Amarth s'est progressivement embourgeoisé. Tel Riddick une fois devenu le chef des Necromongers, le combo mené par Johan Hegg, qui d'ailleurs a réellement joué dans un film de vikings, s'est ramolli. Les compos sont de moins en moins inspirées, ça ressemble de plus en plus à une parodie de ce qu'ils étaient. Mais pouvait-il en être autrement ? Au bout d'une dizaine d'albums, tout a déjà été dit, tous les noms clichés susceptibles de faire bander les Jean-Michel Ragnar ont été utilisé dans des chansons. Admettons le, Amon Amarth n'a plus rien à dire, pourquoi encore sortir des albums ?


Car et c'est bien là la tristitude du groupe, s'ils réussissaient encore à être cools avec des opus comme Surtur Rising ou Deceiver of the Gods, le fait est qu'au bout d'un moment, c'est juste saoulant. Le groupe est devenu comme Korpiklaani, on sait déjà tout de l'album avant de l'avoir écouté. Mais en plus en version fatiguée. Les riffs paresseux sonnant désormais plus comme du heavy que comme du death, du coup le chant de Johan paraît presque hors sujet. Et il n'a pas non plus la tessiture d'Eric Adams pour nous faire du heavy viking à la Manowar. Mais bon, ne soyons pas médisant, le groupe n'est pas encore tombé aussi bas que Manowar, loin de là. Les gars ont toujours l'air sympa, on est toujours ravis de les voir sur scène, même si la fougue d'autrefois n'y est plus. Non, c'est juste qu'on s'en fout de cet album. Arrêtez, et contentez-vous de jouer vos nombreux classiques, personne ne vous en voudra.


Faire un track by track n'aurait guère de sens, en plus d'être laborieux, les titres sont globalement interchangeables. Du heavy death sympatoche au mieux, dont on retiendra heureusement quelques bons moments : Saxons & Vikings avec en featuring Biff Byford, justement de Saxon. Heidrun, ballade sympatoche rappelant Ensiferum (enfin en moins bien chanté)... Et pas mal de titres similaires, à commencer par les singles.


Dire que cet album est médiocre serait réducteur. Si son niveau est à mes oreilles en deçà des précédents, c'est d'une part à cause d'une lassitude de ma part (c'est bon les gars, on a compris, vous kiffez les vikings. Sinon vous n'avez pas d'autres passions dans la vie ??), mais également car le groupe souffre de son image qui n'a plus rien d'originale. Le sujet a été tellement surexploité qu'ils ne trouvent plus rien à offrir pour se démarquer. Ajoutons à ça des riffs de plus en plus bateau (ou drakkar ?) et on comprendra que leur gloire est derrière eux. Néanmoins, Amon Amarth garde son capital sympathie intact. Espérons juste qu'ils ne continuent pas trop longtemps, qu'on évite de les voir sur scène en 2040 complètement rabougris nous parler de conquête vikings. Ils ne sont déjà plus très crédibles actuellement !



2/5

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