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lundi 13 juillet 2020

Igorrr - Spirituality And Distortion

Découvert totalement par hasard au Hellfest sous un chapiteau alors que je me promenais entre 2 groupes attendus, lors de l'édition 2017, Igorrr fait parti de ces claques sorties de nulle part, dont personne ne m'avait jamais parlé avant que je les vois, mais que pourtant tout le monde semblait connaître une fois que je le mentionne. Pas sympa les potes...

Projet du multi-instrumentiste bien de chez nous Gautier Serre, Igorrr (avec 3 R oui, peut être en hommage au chef d'oeuvre d'Alain Chabat ?) est un mélange de metal et d'electro expérimentale (entre autre). C'est clairement le genre d'oeuvre qui ne plaira pas à tout le monde vu la spécificité du projet. Après "Savage Sinusoid" on était en droit de se demander comment sa musique allait pouvoir évoluer. En effet, quand on mélange tout comme ça, difficile d'avoir un style clairement défini. Par conséquent, on pouvait s'attendre à absolument tout sur ce nouvel opus ! A part peut être à un mélange de zouk et de dubstep avec un feat de Jul (quoi que...).

Et bien, pas de déception de ce côté là ! On retrouve du chant lyrique via les vocalistes Laure Le Prunenec et Laurent Lunoir, Timba Harris au violon (rien à voir avec Mufasa), Matt Lebofsky au piano, Pierre Mussi à l'accordéon, Mike Leon à la basse et d'autres musiciens d'instruments folkloriques comme Mehdi Haddab et Fotini Kokkala.

Musicalement, l'album garde une certaine cohérence dans sa diversité et se retrouve étrangement plus heavy que le précédent. Plus de morceaux mettent l'emphase sur les riffs death et black. Mais on retrouve également pas mal d'influences orientales, notamment sur "Camel Dancefloor," "Downgrade Desert," et "Himalaya Massive Ritual" et on a même droit en guest a George Fisher de Cannibal Corpse sur la pavé dans la face qu'est "Parpaing". On notera également à quel point le nom des morceaux donne directement une idée d'à quoi s'attendre.

Le côté electro n'est pas en reste, un morceau comme "Very Noise" rappelle pas mal Aphex Twin, tandis que le plus trip hop "Lost In Introspection" évoque quant à lui Moby (et non Bill Murray).

Tout le long des 14 pistes de cet album, on passe donc sans transition du black metal au trip hop, en passant par la musique baroque et les folklores régionaux. Igorrr demande donc nécessairement une certaine ouverture d'esprit pour apprécier son oeuvre mais montre aux métalleux réactionnaires ce que c'est réellement un album varié ! Non mettre un riff thrash dans un album de death, c'est pas ça l'ouverture d'esprit. Un petit bijou de dark world music (j'ai déposé cette appellation, défense donc de me la piquer !) qui marquera l'underground français pour les années à venir !

4.5/5


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